Truffes noires du Périgord en éclats 15g (Tuber Melanosporum)
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Dès que l’automne arrive, les Russes pratiquent la « gribalka ». Ce n’est pas un sport ancestral ni une danse folklorique, c’est la chasse aux champignons. Terrain, végétation, climat, les vastes étendues de la Fédération de Russie et, au-delà, de toute l’ancienne URSS, regorgent de trésors fongiques que les habitants aiment ramasser… et montrer.
On reconnaît des cèpes et des bolets de toutes sortes, des girolles, des armillaires, des chanterelles. Les photos qui défilent sur le blog d’un certain @zhelnov, reprises sur le site de @manfreddan (voir : http://manfreddan.livejournal.com/316704.html), vous laissent en état de sidération.
Le cueilleur du dimanche, qui rentre souvent bredouille de sa balade sylvestre, éprouve un profond sentiment de frustration au spectacle de récoltes miraculeuses rapportées des forêts de Sibérie et d’ailleurs (difficile de situer l’action, les légendes manquent et le cyrillique n’est pas un alphabet facile à déchiffrer). Des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, en famille ou entre copains, les Russes font « gribalka » comme d’autres vont au foot ou à la pêche.
Ils déploient « une énergie frénétique, qui n’est comparable de nos jours qu’avec une descente chez T.J MAXX (grande surface qui vend des vêtements de marque au rabais) », explique Jennifer Eremeeva, écrivain indépendante vivant à Moscou, auteur du blog humoristique Russia Lite et du site The Moscovore. « Les champignons, c’est un peu comme T.J MAXX : de la nourriture de luxe pour un prix dérisoire¹ », ajoute t-elle. Les champignons remplacent parfois la viande et les Russes les mangent marinés, salés, en potage avec du chou, frits ou en farce.
Sur les images de @zhelnov, les quantités sont astronomiques. Des centaines, des milliers de champignons, en monticules à même le sol ou posés sur des bâches en plastiques, mais aussi entassés dans des paniers, des sacs, des bidons, ou à l’arrière d’une voiture, recouvrant jusqu’au cou le petit dernier qui rigole de la bonne blague. La fierté se lit en tout cas sur tous les visages, même de ceux qui préfèrent chasser en 4×4, dans le bruit et la pollution, plutôt qu’à pieds, dans le silence assourdissant de la taïga magnifiée par le réalisateur japonais Akira Kurosawa dans son film « Dersou Ouzala » (1975).
Côté calibre, on est loin du plus grand organisme connu, un champignon Armillaria solidipes de près de 9 km2 qui s’étend dans l’Oregon, ou même d’une vesse-de-loup de 12 kg découvert en mai 2013 à Perm, au pied des monts Oural. Mais certains spécimens visibles, sur pied ou déjà prélevés, voire nettoyés ou sur le point de l’être, sont d’une taille respectable. Au point que certains commentateurs du site sont tentés de localiser la cueillette dans la région de Tchernobyl. Intox, bien sûr.
Mais il y a en tout cas bien de quoi préparer quelques belles omelettes pour appétits d’ogre.
Magda
1- Source : www.larussieaujourdhui.fr
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