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Partir en cueillette avec François Couplan, c’est s’ouvrir à tout un monde. La nature n’a (presque) plus de secrets pour lui.
Depuis plus de 35 ans, cet ethnobotaniste rend leurs lettres de noblesse aux plantes sauvages. Il les a même réintroduites sur les plus grandes tables. C’est lui qui a, par exemple, convaincu Marc Veyrat de sortir de sa maison des bords du lac d’Annecy, et l’a formé. Aujourd’hui encore, il conseille Rene Redzepi, chef danois de Noma, à Copenhague, élu meilleur restaurant du monde de 2010 à 2012.
ECOLE BUISSONNIERE
Sur son domaine de Barrême, dans les Alpes de Haute-Provence, François Couplan, qui a publié plus de 50 ouvrages sur les plantes sauvages comestibles, dispense son savoir dans une immense salle de classe de 60 ha.
Il enseigne l’art de reconnaître un bolet non comestible d’un cèpe de Bordeaux. Une entaille sur le chapeau et, si la chair bleuit au contact de l’air, on s’abstient.
Grâce à lui, on ne rate pas une girolle, une chanterelle ou le bien nommé lactaire délicieux (pinin pour les Provencaux), parfois boudé mais qui garde pourtant tout son volume et sa fermeté si on le saisit à feu vif.
Sur ses traces, on apprendra enfin à ramasser proprement les champignons en les coupant au pied, avec un couteau, et à les ranger soigneusement sans les mélanger, dans un panier en osier plutôt que dans un sac en plastique (voir aussi nos 10 commandements de l’amateur de champignon).
L’ENFANCE D’UN NATURALISTE
Fils d’une maman alpiniste, François Couplan a un rapport instinctif à son environnement. En 2006, il s’était confié au magazine Terre Sauvage sur la genèse de ce qui le constitue aujourd’hui.
« Mes premiers souvenirs de plantes sont associés aux Alpes, à la Savoie, à Arèches. C’est un lieu que ma mère avait découvert lorsqu’elle avait une vingtaine d’années. Quand elle a eu des enfants, et comme elle ne pouvait plus gravir les sommets, elle nous emmenait sur la « montagne à vaches », comme elle disait. (…) Je me souviens de choses très simples. Des fraises des bois, des framboises, des champignons. On revenait à l’hôtel faire des omelettes aux girolles, sous le regard envieux des autres clients. »
Lorsqu’il n’arpentait pas la montagne, François Couplan vivait dans l’Essonne, à Pussay. « A cette époque – je suis né en 1950 -, la Beauce était belle : nous allions ramasser des pissenlits, des coucous, des primevères, du muguet, des jonquilles, des coquelicots. Depuis toujours, le mot nature est synonyme de vie. Le simple fait de cueillir un champignon signifiait que tout était possible. »
Une belle leçon.
Pour en savoir plus sur François Couplan : www.couplan.com.
Magda
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