Le champignon est le roi de la nature sauvage mais il intéresse aussi les designers et les geeks. Deux Autrichiennes ont ainsi imaginé une ferme futuriste et vertueuse, le Fungi Mutarium.
Outre ses qualités gustatives, nous avons déjà vu ensemble les vertus potentielles du champignon, certains le considérant même comme le futur sauveur de l’humanité, notamment grâce à ses pouvoirs de décomposition de la matière organique. En attendant, deux designers autrichiennes, Julia Kaisinger et Katharina Unger, ont imaginé un prototype qui allie dégustation et recyclage. En collaboration avec des scientifiques du département de microbiologie de l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas, les deux jeunes femmes ont créé le Fungi Mutarium, un drôle de meuble sur quatre pieds, que l’on imagine davantage dans un vaisseau spatial que sur Terre. Il est composé d’une nurserie à mycélium et d’une mini ferme à champignons sous un dôme transparent.
Pour faire pousser les champignons, ni terre ni eau, juste un milieu de culture en forme d’œuf, composé d’agar-agar, de sucre et d’amidon, à l’instar des milieux agar utilisés en laboratoire (dont la base est constituée d’agar-agar, d’eau et de minéraux). Dans ces petits nids douillets, on dépose du plastique préalablement stérilisé sous une lampe UV (un compartiment spécial est prévu à cet effet sous le dôme), puis quelques gouttes de mycélium. Et on attend. Et on attend. Il faut en effet être patient, l’opération de décomposition du plastique qui permettra l’inflorescence du champignon en forme de chapeau conique renversé, peut prendre plusieurs semaines. La prochaine phase de recherches doit d’ailleurs s’attacher à accélérer le processus en jouant sur plusieurs variables, la température et l’humidité, par exemple. Mais, d’ores et déjà, malgré l’aspect futuriste et peu engageant de la chose, les champignons obtenus dans cet environnement sont évidemment parfaitement comestibles. Pour en savoir un peu plus, je vous recommande cette vidéo : Fungi Mutarium : Prototype.
Recycler des matières tel que le plastique, hautement polluant, pour se mitonner des petits plats gourmands, voilà un avenir qui sent bon la fricassée des sous-bois.
Magda